Nouvelles de la CSILC

Projet de loi C-59 : Malgré les améliorations, la réforme de la sécurité nationale ne va pas assez loin pour la protection des libertés civiles

miss the boatOttawa — Le projet de loi C-59, la Loi concernant des questions de sécurité nationale, comprend beaucoup de changements, mais ne permet pas d’amener le Canada dans une nouvelle direction audacieuse mettant les libertés civiles et les droits de la personne au cœur des lois canadiennes sur la sécurité.

«Les Canadien.nes veulent que les droits de la personne, les libertés civiles, la responsabilisation et la transparence soient en priorité lorsqu’on discute de notre sécurité», a déclaré Tim McSorley, coordonnateur national de la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles (CSILC). «Cela a été clairement affirmé dans le rapport du gouvernement sur ses propres consultations sur la sécurité nationale, publié en mai. La création d’une nouvelle agence de révision de la sécurité nationale est incroyablement bienvenue. Cependant, le gouvernement a manqué une importante opportunité de respecter les priorités des Canadien.nes en ne supprimant pas C-51 une fois pour toutes.»

La CSILC a réclamé sans relâche l’abrogation de C-51, la Loi antiterroriste, 2015, qui a introduit de multiples mesures qui ont érodé le droit des Canadien.nes à la vie privée, à la liberté d’expression, à la liberté d’association et ont peu contribué à rendre le pays plus sécuritaire.

Cependant, la création proposée de l’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement, ainsi que d’un.e Commissaire au renseignement, pourrait contribuer grandement à accroître la transparence et la responsabilisation des organismes qui, malgré les efforts des mécanismes d’examen actuels, opèrent depuis longtemps dans l’obscurité et sans une responsabilisation adéquate. «Nous croyons qu’il s’agit d’une étape importante vers la protection des droits des Canadien.nes contre les pouvoirs étendus des organisations de sécurité nationale et nous veillerons à ce que ces mécanismes soient aussi forts que possible, notamment en faisant pression pour qu’ils reçoivent les ressources nécessaires à leur travail et pour que leurs recommandations soient contraignantes,» a ajouté McSorley.

Les autres aspects bénéfiques du projet de loi comprennent un seuil plus élevé quant à la détention préventive et à l’imposition d’un engagement assorti de conditions, l’élimination des audiences d’enquête et le remplacement de la violation criminelle controversée de «promotion» des infractions de terrorisme par le «conseil» pour la commission d’une infraction de terrorisme.

Cependant, malgré que le gouvernement ait pris des mesures pour créer des cadres plus solides à l’égard de la Loi sur la communication d’information ayant trait à la sécurité du Canada (SCISA) et de la Loi sur la sûreté des déplacements aériens (liste d’interdiction de vol), les préoccupations soulevées par l’introduction de C-51 persistent. «Le gouvernement n’a pas encore prouvé la nécessité de la loi intrusive, et nous continuons de demander son abrogation», a déclaré McSorley. La CSILC est également préoccupée par le fait que C-59 semble créer un cadre juridique pour que le SCRS puisse conserver des données sur les Canadien.nes qui étaient auparavant hors limites, encore une fois sans justification raisonnable pour l’expansion de ces pouvoirs, et permet aussi que le SCRS maintiennent ses pouvoirs de perturbation controversés.

Enfin, le projet de loi omet deux aspects inquiétants des lois canadiennes sur la sécurité nationale : les certificats de sécurité et les directives ministérielles sur la torture, qui doivent tous deux être abolis. Le ministre Goodale répète depuis plus d’un an que les directives – qui permettent au Canada d’utiliser des informations qui ont peut-être été obtenues sous la torture, ainsi que de partager des informations avec des gouvernements qui commettent des actes de torture – sont à l’étude… pour maintenant annoncer qu’elles feront l’objet d’une plus grande consultation. «La torture n’est jamais acceptable», a déclaré McSorley. «Le gouvernement doit arrêter de se trainer les pieds et éliminer ces directives immédiatement.»

La CSILC continuera d’étudier le projet de loi de 150 pages et publiera une analyse plus approfondie au cours des prochaines semaines.

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Des problèmes fondamentaux entraveront le travail du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement, prévient une coalition de défense des libertés civiles

Canada_Parliament_BuildingsOttawa – «Bien que le Canada ait grandement besoin d’un mécanisme permettant aux parlementaires d’examiner les activités de sécurité nationale, nous sommes déçus que le Sénat n’ait pas pris des mesures pour améliorer le projet de loi C-22», a déclaré Tim McSorley, coordonnateur national de la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles. Le projet de loi C-22 a été adopté en troisième lecture au Sénat le 20 juin 2017 et il créera le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement.

«Nous avons appuyé l’objectif et l’intention de C-22 dès le début. Mais les lacunes fondamentales de ce projet de loi entraveront la capacité des parlementaires à enquêter correctement sur les activités de sécurité nationale du Canada», ajoute McSorley.

Nos préoccupations comprennent:

  • Les membres du Comité n’auront pas accès à tous les documents et toutes les informations nécessaires pour accomplir leur travail;
  • Les ministres et le Premier ministre auront le pouvoir de bloquer des enquêtes pour des raisons vagues de sécurité nationale;
  • Le Comité des parlementaires n’aura pas le même pouvoir que les comités parlementaires de contraindre les gens à comparaître et d’obtenir des documents (une solution serait de transformer le Comité des parlementaires en un Comité parlementaire mixte spécial);
  • Le Comité ne peut pas demander un contrôle judiciaire des décisions du gouvernement restreignant l’accès du comité à l’information, niant sa capacité à mener des enquêtes spécifiques ou empêchant des sections des rapports du Comité d’être rendues publiques.

La CSILC continuera à plaider en faveur des réformes du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement et espère travailler avec les membres du Comité afin d’assurer une plus grande responsabilité et une plus grande transparence dans les activités de sécurité nationale du Canada.

Pour lire le mémoire complet de la CSILC sur le projet de loi C-22, visitez http://iclmg.ca/wp-content/uploads/sites/37/2014/03/Brief-C-22-ICLMG-Senate-Cttee-FR.pdf.

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L’accord de précontrôle priorisé au détriment de la protection des voyageurs du Canada vers les États-Unis

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Les amendements pour protéger les droits des voyageurs vers les États-Unis et assurer la responsabilisation des contrôleurs sont rejetés au Comité : «Nos mains sont liées.»

Ottawa — Des groupes de protection des libertés civiles sont choqués que des députés canadiens disent ne pas pouvoir renforcer les protections pour les voyageurs se rendant aux États-Unis en raison d’un accord signé entre les gouvernements canadien et américain.

«Indépendamment d’un document signé entre deux pays, si vous croyez que les droits des Canadiens sont affaiblis, vous devez agir», a déclaré Tim McSorley, coordonnateur national de la Coalition de surveillance internationale des libertés civiles (CSILC).

La réaction fait suite à l’examen final du projet de loi C-23, Loi sur le précontrôle, 2016, par le Comité de la sécurité publique de la Chambre des communes mercredi soir.

Les défenseurs des libertés civiles et des droits de la personne ont soulevé de multiples préoccupations au sujet de C-23, notamment qu’il permettra d’accorder un pouvoir excessif aux agents américains opérant au Canada, sans aucun mécanisme de responsabilisation, à moins que leurs actions ne causent la mort, des lésions corporelles ou des dommages matériels. La Loi sur le précontrôle, 2016 permettra aux contrôleurs américains d’effectuer des fouilles à nu, même si un agent canadien refuse de le faire; autorisera les agents américains à porter des armes à feu; et supprimera la capacité des voyageurs de se retirer des zones de précontrôle sans autre interrogatoire.

Bien que diverses motions aient été émises au comité pour résoudre les problèmes les plus graves soulignés par les experts en droits humains et libertés civiles, elles ont été systématiquement rejetées. Souvent, la justification donnée par la majorité était que le C-23 devait respecter les dispositions de l’Accord relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien, finalisé sans examen public par les gouvernements canadien et américain au début de 2015.

À un moment donné, un membre libéral du comité a déclaré que leurs «mains sont liées» en raison de l’accord négocié par les gouvernements de Harper et d’Obama.

«Il est décevant qu’un accord qui n’a fait l’objet d’aucun examen ou débat public réel soit maintenant en voie d’être approuvé sans que nos représentants élus aient vraiment eu la chance de s’assurer que nos droits soient protégés lors de nos déplacements», déclare Ihsaan Ghardee, directeur exécutif du Conseil national pour les musulmans canadiens (NCCM).

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