Nouvelles de la CSILC

Un comité sénatorial manque l’occasion de protéger nos droits dans le cadre de l’étude du projet de loi C-59 sur la sécurité nationale. Maintenant, le Sénat dans son ensemble doit agir.

OTTAWA, ON, 13 mai, 2019 – Le Comité sénatorial de la sécurité nationale et de la défense a manqué une occasion importante de protéger les droits et libertés fondamentales au Canada et à l’étranger en omettant d’apporter les modifications nécessaires à la Loi de 2017 sur la sécurité nationale (projet de loi C-59).

Le comité a adopté aujourd’hui le projet de loi C-59 sans amendement de fond, malgré les appels des principaux groupes de défense des libertés civiles et des droits de la personne et les centaines de lettres du public.

«Les inquiétudes en matière de sécurité nationale ne doivent pas porter atteinte au droit à la vie privée, à la liberté d’expression, à une procédure régulière et à la transparence du gouvernement», a déclaré Tim McSorley, Coordonnateur national de la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles (CSILC). «Le comité sénatorial a manqué une occasion aujourd’hui de corriger les aspects les plus problématiques de ce projet de loi.»

Le gouvernement libéral a présenté le projet de loi C-59 comme une «solution» au projet de loi controversé présenté par le gouvernement précédent, le projet de loi C-51 (Loi antiterroriste de 2015). Le projet de loi C-59 apporte certes des améliorations importantes, mais il :

  • Continue d’autoriser le SCRS à exercer des pouvoirs secrets et dangereux de perturbation des menaces;
  • Maintient la liste secrète d’interdiction de vol, qui enfreint les règles de procédure régulière et dont l’efficacité n’a jamais été prouvée;
  • Donne de nouveaux pouvoirs de surveillance au CST et au SCRS, notamment la collecte des métadonnées, des «informations accessibles au public», qui est définie de manière vague, et des «informations non sélectionnées», une catégorie incroyablement large qui signifie essentiellement toute information;
  • Omet d’interdire l’utilisation et le partage, en toutes circonstances, d’informations liées
    aux mauvais traitements et à la torture;
  • Permettra au CST de se lancer dans de nouvelles, vastes et puissantes «cyber opérations actives» avec un minimum de supervision, ce qui créera un risque de représailles ainsi que d’attaques provoquées par la fuite de nouvelles cyber armes.

Les dispositions adoptées aujourd’hui par le comité, légiférant un examen de la nouvelle loi
dans quatre ans plutôt que dans six ans et permettant au commissaire au renseignement de
suggérer des conditions pour les autorisations de surveillance, sont les bienvenues mais sont
gravement insuffisantes. Le comité a également eu l’occasion d’améliorer la partie la plus solide du projet de loi : de nouveaux mécanismes d’examen et de surveillance de la sécurité nationale.

La CSILC a accueilli avec satisfaction les nouvelles lois sur l’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement, ainsi que le Commissaire au renseignement. Une plus grande transparence, une plus grande indépendance et la possibilité de formuler des recommandations contraignantes, ainsi que d’offrir réparation aux plaignants lorsqu’un abus est constaté, sont toutefois essentielles pour garantir à la fois la responsabilité et la confiance du public dans le système de contrôle et d’examen créé.

Même si l’examen et la surveillance étaient améliorés, cela ne compenserait toujours pas les mauvaises lois, avertit la CSILC. «L’Office et le Commissaire au renseignement ne pourront que faire respecter les règles énoncées dans le projet de loi C-59. Avec de nouveaux pouvoirs de surveillance et de collecte de données, la continuation des activités secrètes et une menace réelle pour le respect de la procédure régulière, la liberté d’expression et la vie privée, ces organismes risquent de devenir simplement des sceaux d’approbation automatique», a déclaré McSorley.

Le projet de loi va maintenant être renvoyé devant le Sénat au complet pour débat et vote en troisième lecture. La CSILC exhorte les sénateurs et sénatrices à saisir cette occasion pour prendre une position ferme pour les libertés civiles et les droits de la personne au Canada et dans le monde, tout en protégeant la sécurité des personnes au Canada et à l’étranger.

Action : Exhortons le Sénat à protéger nos droits humains en modifiant le projet de loi C-59

Lisez nos recommandations plus détaillées et notre mémoire au Sénat.

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La CSILC présente sur C-59, la Loi sur la sécurité nationale, au Sénat

Lundi le 6 mai, la CSILC présentait sur le projet de loi C-59, la Loi de 2017 sur la sécurité nationale, au Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale et de la défense. Voici quelques-unes de nos préoccupations principales :

1. C-59 autorise les agences de sécurité nationale à exercer une surveillance de masse, notamment par la collecte et la rétention massives de nos données publiques;

2. C-59 ne règle pas les problèmes avec la liste d’interdiction de vol, y compris l’impossibilité pour un individu de contester efficacement son inclusion sur la liste;

3. C-59 octroie à l’agence de renseignements électroniques du Canada, le CST, de nouveaux pouvoirs pour mener des cyberattaques, tels que le piratage, le déploiement de logiciels malveillants et les «campagnes de désinformation».

Action : Exhortons le Sénat à protéger nos droits humains en modifiant le projet de loi C-59

Le projet de loi contient BEAUCOUP de problèmes, mais nous avions peu de temps alors vous pouvez lire nos ** 45 ** recommandations dans notre mémoire au Sénat.

Visionnez la vidéo du panel complet comprenant la séance de questions-réponses avec les membres du Comité ainsi que la présentation d’Amnistie internationale Canada.

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Soumission sur C-59 au Comité sénatorial de la sécurité nationale et de la défense

La Loi de 2017 sur la sécurité nationale (projet de loi C-59) a fait son chemin dans le processus législatif. L’année dernière, nous avons présenté au Comité permanent de la sécurité nationale et publique de la Chambre des communes certaines de nos principales préoccupations concernant le projet de loi – et la façon dont les points positifs pourraient être améliorés.

Bien que nous ayons été satisfait.es de voir que certaines de nos propositions aient été adoptées concernant la transparence et la responsabilisation, il reste encore beaucoup de problèmes à régler. Visionnez notre présentation au Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale et de la défense le lundi 6 mai. Nous espérons que les sénateurs et sénatrices apporteront d’importants changements afin de corriger le projet de loi C-59.

N’oubliez pas de prendre action pour que le Sénat
protège nos droits!

Mémoire au Sénat

Nous avons rédigé une version condensée de notre analyse du projet de loi C-59 pour le comité sénatorial (10 pages – version française) et mis à jour notre mémoire complet sur le projet de loi C-59 (45 pages – version anglaise seulement). Vous pouvez les lire ici :

Sommaire des recommandations

Partie 1: Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement
Bien que bienvenue, la nouvelle Agence de surveillance de la sécurité nationale et du renseignement (NSIRA) pourrait être renforcée. Entre autres choses, nous recommandons:
  • D’augmenter le nombre de membres;
  • Que la nomination des membres de l’Agence se fasse par le parlement et non par le premier ministre;
  • Que l’Agence ait des pouvoirs contraignants;
  • Plus de précision et de clarté dans les rapports publics;
  • Plus de responsabilisation et de transparence dans la manière dont l’Agence traitera les plaintes du public;

Partie 1.1: Évitement de la complicité dans les cas de mauvais traitements infligés par des entités étrangères
Le Canada a besoin de règles interdisant toute complicité dans les mauvais traitements et la torture, mais cette nouvelle loi n’accomplit pas cela. C’est pourquoi nous recommandons:

  • Que la loi soit remplacée par une loi interdisant l’utilisation ou le partage de toute information qui rendrait le Canada et ses agences gouvernementales complices de maltraitance ou torture à l’étranger.
  • Que les ministères produisent des rapports publics obligatoires annuels sur la manière dont ils ont rempli cette obligation, sans intervention excessive des responsables gouvernementaux.

Partie 2: Loi sur le commissaire au renseignement
La création du Commissaire au renseignement (CR) est également bienvenue, mais doit être sérieusement renforcée, notamment:

  • Les nominations de commissaire au renseignement doivent être approuvées par un vote à la majorité des deux tiers à la Chambre des communes, et le poste doit être à temps plein
  • Plus de rapports publics et une plus grande transparence dans la prise de décision (Modifié!)
  • Pouvoirs accrus d’imposer des conditions aux opérations de surveillance
  • Les cyber-opérations devraient être incluses dans le mandat du CR

Partie 3: Loi sur le Centre de la sécurité des télécommunications

Nos recommandations comprennent:

  • Restreindre le nouveau mandat de cyber-opérations du Centre de la sécurité des télécommunications (CST) et imposer des restrictions et une supervision accrues quant aux actions que le CST peut prendre dans le cadre de ce mandat
  • Prendre des mesures pour mieux restreindre la collecte de données canadiennes et étrangères et empêcher les opérations de surveillance de masse, par exemple en supprimant la collecte “d’informations non sélectionnées”, ce qui signifie essentiellement de l’information non liée à une menace
  • Inclure une définition des métadonnées et restreindre leur collecte et leur utilisation
  • Restreindre la définition, la collecte et l’utilisation de l’«information accessible au public»
  • Augmenter les garanties relatives aux droits humains lors du partage d’informations avec d’autres pays

Partie 4: Modifications à la Loi sur le SCRS

Nos recommandations comprennent:

  • Éliminer les pouvoirs de perturbation introduits par le projet de loi C-51
  • Supprimer les dispositions accordant une immunité générale aux agents du SCRS pour enfreindre la loi canadienne
  • Restreindre les pouvoirs de collecte de données du SCRS et accroître la surveillance de ses nouveaux pouvoirs
  • Restreindre la définition, la collecte et l’utilisation des informations accessibles au public en tant qu’ensemble de données du SCRS

Partie 5: Loi sur la communication d’information ayant trait à la sécurité du Canada

  • Nous recommandons que cette loi, établie par le projet de loi C-51, soit abrogée en faveur d’une nouvelle loi visant à protéger la vie privée et les renseignements personnels partagés à des fins de sécurité nationale.
  • Sinon, la définition d’«activité portant atteinte à la sécurité du Canada» doit être limitée et une exemption réelle doit être accordée à l’expression artistique et politique, protégeant également la souveraineté autochtone, les revendications territoriales et les titres ancestraux.

Partie 6: Modifications à la Loi sur la sûreté des déplacements aériens

Nos recommandations comprennent:

  • Établir des processus efficaces et transparents pour les recours et les réparations
  • Ultimement, abroger la Loi sur la sûreté des déplacements aériens (introduite par le projet de loi C-51) et mettre fin au programme de liste d’interdiction de vol en général

Partie 7: Modifications au Code criminel

Nous recommandons de:

  • Supprimer les dispositions redondantes sur l’infraction «Conseiller la commission d’une infraction de terrorisme»
  • Abroger le processus de «liste d’entités terroristes inscrites» en faveur de dispositions déjà existantes du Code criminel

Partie 9: Examen

  • Nous recommandons que l’examen de la loi soit effectué après cinq ans pour les nouveaux mécanismes de surveillance et d’examen, et après trois ans pour les nouveaux pouvoirs du CST et du SCRS.

Ce qui manque au projet de loi C-59

  • Un mécanisme d’examen solide pour l’Agence des services frontaliers du Canada et ses activités non liées à la sécurité nationale.
  • Une disposition mettant fin au régime des certificats de sécurité.
  • Une disposition interdisant l’utilisation de la base de données Tipoff US/Canada (ou TUSCAN) par les agents frontaliers canadiens.
  • Une disposition interdisant l’utilisation de la liste d’interdiction de vol des États-Unis par les compagnies aériennes au Canada pour des vols n’allant pas et/ou ne passant pas par les États-Unis.

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