Par Xan Dagenais & Tim McSorley
Nous espérons que ce survol des 20 dernières années vous aura donné un aperçu des efforts déployés par la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles (CSILC), en collaboration avec de nombreux⋅ses partenaires, pour limiter l’impact des mesures gouvernementales qui portent gravement atteinte à nos droits au nom de la sécurité nationale et de la « lutte contre le terrorisme ». Nous espérons également que cette publication a renouvelé – ou déclenché – votre engagement dans la lutte pour la protection et la promotion des libertés civiles contre l’impact négatif de la sécurité nationale et de la « guerre contre le terrorisme ».
Les concepts de « la loi et l’ordre » et de « sécurité nationale » sont utilisés sur le territoire appelé Canada, depuis que les colons européens ont décidé que cette terre leur appartenait. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) fut créée – dénommée alors Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest – en grande partie en tant que force paramilitaire chargée de surveiller, contrôler et déplacer les peuples autochtones, un rôle qu’elle joue encore aujourd’hui.
Les mots « terrorisme » et « menaces à la sécurité nationale » sont puissants. Après des années d’alarmisme incessant de la part des gouvernements et des médias, ces mots suscitent une condamnation automatique pour quiconque est estampillé de ces étiquettes. En conséquence, ces étiquettes sont devenues un outil très efficace pour discréditer et réprimer tout groupe, mouvement ou personne qui s’oppose aux politiques et actions du gouvernement, et qui lutte pour la justice et l’émancipation collective.
Comme les contributeurices à cette publication l’ont démontré, il est impossible de réformer les lois antiterroristes et l’appareil de sécurité nationale pour remédier aux abus et à l’érosion des libertés civiles. Puisque le Code criminel couvre déjà tous les crimes violents, il n’est ni nécessaire ni avantageux d’adopter des lois et des outils de lutte contre le terrorisme et de sécurité nationale.
Les gouvernements justifient leurs actions au nom de la « sécurité », mais négligent de s’attaquer aux causes profondes de la violence à laquelle ils prétendent s’attaquer. Nous devons nous éloigner de la sécurité nationale – la préservation de la souveraineté et du pouvoir de l’État – et nous concentrer sur la sécurité des personnes.
La menace qui pèse sur les libertés civiles s’est accrue au cours des 20 dernières années. Et les événements récents suscitent de nouvelles inquiétudes : le génocide perpétré à Gaza au nom de la lutte contre le terrorisme, l’amalgame erroné entre le soutien à la vie et aux droits des Palestinien×nes et le soutien à la haine ou au terrorisme, la multiplication d’outils antiterroristes violant les droits et perpétuant le racisme systémique (comme la liste des entités terroristes) pour « lutter contre le racisme » au Canada, les dangers inhérents aux nouvelles technologies émergentes comme la biométrie, les logiciels espions et l’intelligence artificielle, la définition toujours plus large de la « sécurité nationale », les ressources et les pouvoirs sans cesse croissants des agences de sécurité nationale.
Nous assistons à une recrudescence de l’alarmisme et de la construction d’une altérité des communautés musulmanes, arabes et chinoises qui rappelle les premiers jours qui ont suivi le 11 septembre 2001 et au cours de la guerre froide. Nous constatons également l’utilisation croissante du discours, des lois et des agences antiterroristes par les régimes autoritaires pour faire taire la dissidence. Ces régimes pointent du doigt le comportement des « démocraties » libérales dans la « guerre contre le terrorisme » et affirment : « Elles l’ont fait. Nous le pouvons aussi. »
La lutte pour la protection des libertés civiles entreprise il y a 20 ans est plus nécessaire que jamais. Nous pensons que notre coalition a joué un rôle déterminant dans la lutte contre les abus de l’appareil de sécurité nationale, mais pour faire et continuer ce travail, nous avons besoin de toute l’aide possible.
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Merci!
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