Ottawa — Un rapport parlementaire appelant à un plus grand examen des activités de sécurité nationale au Canada afin de protéger les droits et libertés des Canadien.nes constitue un pas dans la bonne direction, même s’il reste beaucoup à faire, a déclaré la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles (CSILC). « C’est au gouvernement d’agir maintenant », a déclaré Tim McSorley, coordonnateur national de la CSILC.
Mardi, le Comité permanent de la sécurité publique et nationale (SECU) a publié son rapport sur le cadre de sécurité nationale du Canada.
La CSILC appuie l’appel du comité pour la création d’un organisme d’examen plus que nécessaire pour l’Agence des services frontaliers du Canada, pour l’élimination du terme vague et trop large des « infractions de terrorisme en général » et pour la mise en place d’un organisme intégré d’examen de la sécurité nationale qui coordonnerait les organismes existants et examinerait tous les autres départements impliqués dans les activités de sécurité nationale.
Pendant une décennie, la CSILC a préconisé la mise en œuvre de la recommandation du juge Dennis O’Connor à la fin de l’enquête Arar pour un tel mécanisme indépendant d’examen de la sécurité nationale.
La CSILC a témoigné devant le comité et a présenté un mémoire faisant valoir que si le comité des parlementaires proposé par le gouvernement libéral (projet de loi C-22) est une première étape pour assurer la surveillance de la sécurité nationale, il faut faire plus. La coalition a été heureuse de voir son mémoire cité à cet effet dans le rapport final du comité SECU.
Cependant, il est important de souligner que le projet de loi C-22 n’a pas encore été adopté et que, pour être efficace, il faudra lui apporter des changements importants. Cela comprend l’élimination de la capacité du gouvernement de bloquer l’accès des membres du comité à des informations importantes et de limiter purement et simplement le travail du comité pour des raisons de « sécurité nationale ».
La CSILC est déçue que le rapport de la majorité du comité SECU ait ignoré les nombreux appels des experts et du public en général – cités par le NPD dans leur opinion complémentaire – pour l’abrogation complète de la Loi antiterroriste de 2015 (projet de loi C-51), qui est une mesure législative inutile et dangereuse.
La coalition est également préoccupée par le fait que le rapport contribue à légitimer et solidifier l’utilisation de preuves secrètes par le gouvernement dans les procédures pénales, d’immigration et de sécurité nationale. La solution du comité consiste à étendre le système fondamentalement défectueux des « avocats spéciaux » du régime des certificats de sécurité aux tribunaux pénaux et aux affaires liées à la liste d’interdiction de vol. De tels avocats, tout en s’occupant de protéger les intérêts des défendeurs, ne peuvent partager les preuves avec les individus en question, ce qui affecte énormément leur capacité de se défendre devant les tribunaux.
« Bien que le comité SECU ait agit de bonne foi en tentant de remédier au problème des preuves secrètes utilisées dans les cas de sécurité nationale, étendre l’utilisation des avocats spéciaux ne résoudra pas le problème, » a déclaré McSorley. « La seule façon d’assurer une application régulière de la loi et un procès libre et équitable est de permettre à un individu de voir les preuves à son encontre ».
En ce qui concerne la liste d’interdiction de vol, la coalition a réitéré que les réformes ne répareront pas ce programme problématique et qu’il faut plutôt l’éliminer. Le Canada a des lois claires qui peuvent être utilisées pour empêcher une personne soupçonnée d’activités criminelles de monter à bord d’un avion. L’utilisation d’une liste secrète pour limiter l’accès au voyage aérien est une violation de l’application régulière de la loi et du droit de circuler librement.
Enfin, la CSILC est perplexe face à la recommandation que le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, révise les directives ministérielles permettant l’utilisation d’informations qui ont pu être obtenues par la torture puisque le ministre Goodale révise les directives depuis plus d’un an, après les avoir qualifiées de «troublantes» en janvier 2016. La coalition appelle donc à l’élimination immédiate des directives qui violent le droit international des droits de la personne.
La CSILC est une coalition de plus de 40 organisations canadiennes qui, depuis 2002, s’efforce à défendre les libertés civiles et les droits humains face à l’impact des lois en matière de sécurité nationale et de la soi-disant «guerre contre le terrorisme».
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